APÉRO HISTOIRE[S]
L’ours. Dans l’imaginaire et l’histoire traditionnelle
22 janvier 2025
Café culturel La Cafetière, Aurignac, Haute Garonne (FR)
On appelle « apéro-histoire » un moment d’échange convivial co-organisé par le café culturel associatif La Cafetière (Aurignac, Comminges) et Eth Ostau Comengés et où la population est invitée à venir discuter autour d’un thème lié à la culture et à l’histoire du pays. Cette initiative a pour objectif de faire connaître nos recherches mais aussi d’échanger des informations, des anecdotes, des documents et de créer des connexions entre tous les aspects de la culture traditionnelle et des ponts entre population autochtone et néo-ruraux.
Le 22 janvier nous avons choisis d’évoquer l’ours, animal mythique et ambivalent, autant haï que respecté, aussi captivant que controversé. De l’art pariétal aux représentations contemporaines, en passant par les interprétations chrétiennes et les manuscrits médiévaux, nous avons essayé de dresser le portrait de ce « Mossur », roi des animaux pour les Pyrénéens. Ce dernier est l’objet de nombreuses légendes, croyances ou rites calendaires en Haute Gascogne : Carnaval, culte de la fertilité et des morts, force de vie, protecteur et guérisseur, mais aussi une rival et un concurrent pour l’homme dans ses activités pastorales et l’occupation de l’espace montagnard. Ainsi il fut bien entendu question du prestige de cet animal, des montreurs d’ours, de la chasse à l’ours ainsi que de la consommation de sa viande et des vertus de certaines parties du corps de l’animal. Sans rentrer dans le débat de « pour ou contre » la réintroduction de l’ours dans le Pyrénées, cette discussion a permis de revenir sur la place majeur de l’ours dans notre bestiaire et dans le cycle carnavalesque, sa symbolique magique du réveil de la nature et de la fertilité du monde, son rôle d’ancêtre ou de cousin mythique de l’Homme, points partagés par beaucoup les cultures en contact avec l’ours. Aussi dans une monde de plus en plus mondialisé et submergé par la culture de masse, nous avons posé la question des enjeux de sa réintroduction dans notre imaginaire collectif et dans nos référents et actions culturels actuels, comme un symbole de régénération de toute la culture occitane en hibernation.