LA ZINGANA
Farce rituelle

3 Mars 2025
Comunità di base delle Piagge, Centro Sociale « Il Pozzo », Piazza Ilaria Alpi e Miran Hrovatin, 2
Firenze (IT)

Le ZINGARA ou ZINGANA est une farce théâtrale rituelle et itinérante dans lequelle on se retrouvent également des formes et des caractères spécifiques de la Commedia dell’Arte. Transmis oralement dans le Valdisieve et le Valdarno Superiore (provinces de Firenze et Arezzo) a été représenté jusque dans les années 1960 dans notre campagnes menées par des groupes de métayers à San Piero a Strada, Masseto, Le Sieci, Doccia, Galiga, Santa Brigida, Altomena, Torri, Sarnese et Bombone. Lié à la fin du Carnaval est en genre caractérisé par un mariage propitiatoire à la fin de l’Hiver. Le texte de référence est une composition en rimes et mètre appelé ZINGARESCO : strophes concaténées de trois vers de sept syllabes, les deux centraux rimant, plus un vers final, quaternaire ou quinaire, qui rime avec le premier vers de la strophe suivante. Tous les personnages récitent le texte sauf la gitane, appelée Mora, qui le chante. Les origines de cette tradition ils se perdent dans la nuit des temps, bien que nous sachions qu’il a eu une diffusion considérable presque en coïncidence avec la publication d’édits anti-tsiganes suite à l’arrivée des premières caravanes des Tsiganes en Italie (attesté par des sources écrites en 1422).
Ce genre théâtral et ce rite particuliers, peut-être né en Toscane vers la fin du XVe siècle, est probablement allé chevauchement avec d’autres formes préexistantes et jusqu’au XVIIIe siècle, il était très apprécié en grande partie de l’Italie à l’époque. Actuellement, il survit exclusivement dans la mémoire ou dans la pratique dans la region de Lucca et dans la zone entre le Valdisieve et le Valdarno di Sopra, où il présente de nombreuses caractéristiques en commun avec la Befanata, une autre forme rituelle de mendicité qui s’ouvre à la veille de l’Épiphanie. Le texte mis en scène dans cette réplique provient du groupe de S. Piero a Strada, municipalité de Pontassieve (Firenze), l’un des derniers actifs dans la région jusqu’aux années 1960 du siècle dernier, mais le même modèle a été adopté par d’autres groupes des localités voisines : Masseto, Santa Brigida, Galiga. Là la tradition n’est jamais « descendue » des collines vers les villages de la vallée, en effet il existe des histoires de foules à pied qui montaient jusqu’aux lieux des représentations, le plus souvent dans les basses-cours ou dans les clairières à l’extérieur et parfois dans les grandes cuisines des maisons de campagne ou dans de grandes pièces réservées disponible dans diverses fermes.
Le groupe de La leggera a repris la tradition en 2014 et depuis lors, chaque année au Carnaval dans un endroit différent apporte le ZINGANA, de l’original « ZINGANA » composée par le poète florentin Giovan Battista Fagiuoli, qui l’a publié en 1736 comme conclusion du dernier volume de ses Comédies complètes.